Bermuda : un vent de fraîcheur funk

Par Alexandre Leclerc

La musique émergente au Québec est en pleine effervescence. En cette période trouble, Bermuda (Dominique Claire Gagnon) nous propose un microalbum homonyme qui nous rappelle que malgré tout, l’été est à nos portes.

Ce premier projet, très festif et énergique, fait écho au rap et au funk qui ont connu leur gloire dans les années 1980 et 1990, et force est d’admettre que cette musique particulièrement rétro, avec toutefois une touche de pop actuelle, est un style que l’on retrouve rarement dans la musique québécoise, émergente ou non. Parions que plusieurs des pièces qui composent cet EP devraient très rapidement tourner sur toutes les stations d’ici peu.

En fait, chaque morceau a son identité propre, même si des éléments de rap et de funk sont continuellement présents en trame de fond. L’énergie de la pièce Bermuda qui ouvre ce microalbum s’apparente étrangement à la musique contagieuse de Thriller. L’artiste affiche très rapidement ses couleurs en rappant nonchalamment sa joie de vivre. Beach bodé, morceau très accrocheur, est décidément la pièce maîtresse de ce microalbum. Bermuda démontre la fluidité avec laquelle elle enchaîne les paroles sur cette chanson décidément plus pop. À lire à mes funérailles est décidément la pièce la plus funk du lot. Sa mélodie douce lors des couplets et déjantée lors des refrains nous démontre qu’il faut vivre comme on l’entend. En fait, c’est un message récurrent tout au long de l’album. Vivre sans compromis. C’est un message véhiculé par plusieurs artistes (notamment Safia Nolin) et il faut croire qu’il est important plus que jamais de le rappeler. Les ballades Touriste et Viva tendent également ce message à bout de bras, la première rappelant les belles années du rap des années 1990 (avis aux nostalgiques de Watatatow), et la dernière étant définitivement plus rock. Si tu t’mets pas en chest clôt cet EP décidément fort entraînant avec son faux message commercial sur la beauté superficielle.

Le funk est, à notre humble avis, disparu trop tôt. Il faut que les artistes québécois reprennent le flambeau, Bermuda la première. C’est peut-être l’enfant nostalgique des années 1990 qui parle, mais la qualité de ce microalbum me laisse croire qu’il faudra suivre attentivement la carrière de cette artiste dans les prochaines années. Vivement un premier vrai album!

Paru le mercredi 6 mai 2020

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