GLU de Zen Bamboo : un premier album fortuit

Par Alexandre Leclerc

Le quatuor qui forme le groupe Zen Bamboo nous aura fait attendre longtemps avant la sortie de leur premier album GLU. Heureusement, cette attente n’aura pas été vaine ! Après quatre EP parus depuis 2017, ils nous arrivent au printemps 2020 avec un projet qui est relativement différent de ce à quoi la formation nous a habitués jusqu’à présent. Ils nous prouvent toutefois l’énorme potentiel du groupe, qui pourrait imposer sa prédominance sur la scène indie rock québécoise très prochainement.

S’inspirer des plus grands

Zen Bamboo nous propose un album alliant le rock et les synthétiseurs. Les guitares sont reléguées en arrière-plan alors que les claviers (et l’orgue Moog, notamment) sont prédominants. C’est un changement de direction qui est possiblement dû à Julien Mineau (Malajube), qui réalise et mixe GLU, en plus d’y jouer du synthétiseur et de la percussion. Une simple écoute suffit pour tracer des parallèles évidents entre les deux groupes (et même Karkwa), et c’est tant mieux !

On salue l’habilité que possède Simon Larose, chanteur de la formation, à jouer avec les mots. Les textes s’apprécient tous comme des poèmes très accrocheurs, même si la musique vient par moments les reléguer au second plan. Ils sont parfois inintelligibles, mais portent souvent à réfléchir. On y ressent un certain pessimisme tout au long de l’album, souvent au sujet de l’amour, mais également sur le monde dans lequel on vit. Il est une fois de plus aisé de tirer des similitudes avec le style d’écriture du groupe Malajube. Décortiquons plus en profondeur cet album.

Un album explosif

GLU s’ouvre avec DIEU, cette balade à la musique inversée et aux sons épiscopaux. Cette introduction interpelle Dieu et conteste certains actes que l’on pourrait faire en son nom. On passe rapidement à J’<3 vivre, l’une des pièces les plus entraînantes de l’album. Les synthétiseurs prédominants rappellent des groupes comme MGMT ou AWOLNATION. Le texte est une véritable ode à la vie, et une invitation à tenir bon même quand ça va mal. La balade Mtl tristesse se présente par la suite comme un cri du cœur à propos de la rédemption et l’amour, dans un crescendo musical très intéressant qui met la table pour Regrets, l’une des pièces les mieux rédigées de l’album. Très énergiques, la guitare électrique et les synthétiseurs sont en parfaite symbiose pour notre plus grand bonheur. On y parle de parasites et d’épidémies comme à une époque où ces mots ne voulaient rien dire… Xoxoxo vient clore une première moitié d’album énergique. On dénote une certaine influence hip-hop sur cette « balade » traitant de l’amour et du sexe.

B*nne* F**e s’apprécie ensuite comme une bonne chanson pop, beaucoup plus sobre au niveau des synthétiseurs. On retrouve assez vite l’énergie de la première moitié de l’album avec Glu (coule sur moi), qui ressemble dans sa construction et son style à du Cage The Elephant ou encore Xavier Caféïne. Elle a véritablement le potentiel de tourner sur les radios québécoises d’ici peu. La chance et Chimpanzé, bien que très bonnes également, passent plus inaperçues, malheureusement, mais OVNI vient clore à merveille le premier album du groupe tout en faisant écho au style plus rock des débuts du groupe.

Il est facile de tirer des parallèles entre Zen Bamboo et des groupes qui ont su s’imposer sur la scène de l’indie rock québécoise. Avec GLU, la formation de la rive sud nous prouve qu’elle est l’aspirante numéro un pour occuper cette place laissée vide par Malajube et Karkwa. Seul l’avenir nous dira quelle sera la réception de leur premier album, mais parions que d’ici peu le groupe devrait sortir de l’ombre et s’imposer au grand public.

Mon top 3 :

  • J’<3 vivre 
  • Xoxoxo
  • Glu (coule sur moi)

Paru le jeudi 23 avril 2020

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