L’une des personnes à la tête de cette « toute jeune activité d’accompagnement » est Audrey-Maude Falardeau, coordonnatrice de projets à l’Acfas.
« Dessine-moi la recherche » est de retour cette année. Qu’est-ce qui différencie cette 4e édition des précédentes ?
En quelques mois seulement, la cohorte de la 4e édition du Vulgarisathon de l’Acfas a créé les bandes dessinées de l’exposition Dessine-moi la recherche : planches à partager. Cette dernière regroupe les travaux vulgarisés de 11 chercheurs et chercheuses de différents domaines. L’objectif était donc de permettre au public de goûter à plusieurs thématiques scientifiques au sein d’une seule exposition, en proposant différentes planches… à partager ! L’an dernier, l’exposition de la 3e édition du Vulgarisathon s’intitulait Dessine-moi la recherche : carnets pour l’éducation et la santé publique. Celle-ci a été présentée au Festival BD de Montréal (FBDM) en mai 2024. Les 7 chercheuses qui ont créé une BD à ce moment provenaient principalement des domaines de l’éducation et des sciences de la santé, d’où le titre de l’exposition.
D’une édition à l’autre, nous montons donc l’exposition de la cohorte bande dessinée du Vulgarisathon en fonction des intérêts de recherche des personnes participantes, afin de présenter leurs travaux sous un fil conducteur qui saura captiver différents publics. La formule Dessine-moi la recherche revient donc cette année pour la deuxième fois, parce que l’art et les sciences peuvent et doivent se rencontrer en vulgarisation scientifique !
Avez-vous une idée du format que vous aimeriez explorer à la prochaine édition ?
Nous sommes en train de réfléchir à la 5e édition du Vulgarisathon, dont l’aventure devrait débuter sur le campus de l’UQAR lors de la 13e édition des Journées de la relève en recherche de l’Acfas. Au moment d’écrire ces lignes, les formats n’ont pas été sélectionnés, mais nous avons de belles idées créatives pour la prochaine cohorte !
Pour les membres de la communauté étudiante sherbrookoise qui ne sont pas fermés à l’idée d’y participer, les inscriptions ouvriront à l’automne prochain. Quiconque s’intéresse à la communication scientifique et souhaite changer d’air dans le Bas-Saint-Laurent a déjà tout pour prendre part à la 5e édition. Un projet accessible à tous les profils, comme l’a rappelé Audrey-Maude Falardeau lors du vernissage : « Certains, certaines avaient déjà dessiné ; d’autres en étaient à leur premier essai au dessin, mais tous et toutes sont arrivés à mettre en lumière leur talent en communication scientifique. »
Certains chercheurs et certaines chercheuses de l’édition 2024-2025 ont aussi été interviewés lors de l’événement. Tous et toutes ont répondu à la même question : pourquoi crois-tu que ton sujet ait besoin d’être vulgarisé auprès du grand public ?
Le sourire en préparation
Imane Chafi, doctorante en génie informatique à la Polytechnique de Montréal, révolutionnera peut-être la dentisterie. Sa recherche bénéficiera aux dentistes, tandis que sa BD rejoindra les patientes et patients frappés par l’anxiété des rendez-vous et des coûts — d’où l’importance de vulgariser son projet : « Je crois que vulgariser ma discipline est essentiel, car elle touche à la santé, à la technologie et à l’accessibilité des soins. L’IA en dentisterie peut transformer les traitements, mais reste souvent méconnue. Elle permet d’optimiser la qualité des soins, de réduire les coûts, et de faciliter le travail des cliniciens en leur offrant des outils d’aide à la décision. Pourtant, ces avancées sont peu visibles du grand public, alors qu’elles ont un impact direct sur leur quotidien. En rendant mes recherches accessibles, je veux renforcer le lien entre science et société, et surtout inspirer d’autres chercheurs et chercheuses à faire de même. Vulgariser, c’est ouvrir la science à tous, éveiller la curiosité et donner un vrai sens à nos travaux. »
L’IA et les machines : adieu la chaleur et bonjour le froid
Erick Matezo-Ngoma, doctorant en ingénierie mécanique à l’Université du Québec à Rimouski, répond : « Je crois qu’il est important de vulgariser l’intelligence artificielle (IA) appliquée aux machines-outils, car elle joue un rôle essentiel dans la précision de la fabrication des objets de notre quotidien. En rendant ce sujet accessible, on permet au grand public de comprendre l’impact concret de ces technologies, on démystifie l’IA souvent perçue comme abstraite, et on met en valeur son utilité réelle dans l’industrie. Cela peut aussi susciter des vocations, renforcer l’acceptation des innovations technologiques, et encourager des décisions mieux informées, tant sur le plan social que politique. Vulgariser ce domaine, c’est créer un pont entre la science, l’industrie et la société. »
Grand-parentalité, grands questionnements, grande fierté
De l’Université du Québec à Montréal, Romane Villemin consacre son doctorat en psychologie et sa bande dessinée à « la grand-parentalité des relations intergénérationnelles au sein des familles de la diversité sexuelle et de genres » parce que peu d’études existent sur le sujet : « Dans les familles de la diversité, on ne sait pas si [les grands-parents] sont réellement présents ». « La présence [ou l’absence des grands-parents] pourrait avoir un impact sur le développement social et psychologique par la suite », s’inquiète Romane Villemin. Sa BD ouvre les esprits sur ces situations familiales.
Paru le mercredi 16 avril 2025