Prendre le temps

Par CFAK 88.3

Bon, par où commencer ? J’aurais pu vous citer le fameux slogan qui tourne (trop) sur les réseaux sociaux ces temps-ci en vous disant que « ça va bien aller », mais j’avais plutôt envie de vous dire comment on pourrait mieux se porter après la crise que nous vivons présentement.

Tout d’abord, je suis bien conscient que la situation actuelle n’est vraiment pas plaisante pour beaucoup de gens qui vivent des difficultés financières, psychologiques et émotionnelles dues au confinement obligatoire, mais également pour ceux qui travaillent dans des services essentiels et qui mettent leur santé en péril tous les jours en enviant ceux qui peuvent rester à la maison. Chaque côté de la médaille a ses avantages et ses inconvénients. À la maison, on peut plus facilement pratiquer la distanciation sociale, mais pas ou peu de revenus entrent et on doit jongler avec le télétravail, si celui-ci est possible… En plus, on doit vivre avec les effets secondaires de l’isolement. En continuant à travailler, on a la chance de ne pas perdre de revenus, peut-être même l’occasion de faire plus d’heures, mais on doit affronter la crise tout en continuant à remplir ses obligations scolaires et familiales habituelles. Les sentiments de tous sont valides et chacun a le droit d’être frustré, d’avoir peur, d’avoir de la peine, d’être stressé ou, au contraire, d’être calme et optimiste… Certains ont même le droit d’apprécier la quarantaine ! Peu importe la situation, on est ensemble là-dedans.  

Cela dit, je crois que ce que nous vivons collectivement en ce début d’année changera nos habitudes à tout jamais et j’avais envie de réfléchir à comment nous pourrions tourner cette crise en leçon, ou, du moins, ce que nous pourrions changer lorsque celle-ci sera enfin terminée. 

Ensuite, avec les problèmes d’importation internationale, nous avons été sollicités à encourager nos industries locales, mais, par la suite, elles ont dû mettre la clé à la porte puisqu’elles n’étaient pas essentielles. Malheureusement, certaines de ces PME ne survivront pas à ces fermetures. Pour celles qui seront toujours là, pourquoi ne pas faire une exception et aller acheter nos bijoux à la boutique artisanale du coin plutôt qu’au Walmart, aller acheter nos bagels à la boulangerie familiale plutôt que dans un super marché ? Bien sûr, je suis très conscient que les produits locaux peuvent parfois être un peu plus chers, alors je n’oserais pas demander à tout le monde de faire tous ses achats strictement dans des commerces locaux, mais peut-être juste y penser deux fois avant de jeter son argent dans une multinationale américaine. Soyez sans crainte, il ne s’agit pas ici de faire la morale à qui que ce soit, voire de porter blâme… je suis le premier à aller au Tim Horton tous les jours, à acheter des souliers Nike et à acheter mes cadeaux au Canadian Tire. C’est juste une suggestion comme ça. Un exercice de réflexion que j'ai fait moi en rédigeant ce billet et une activité de réflexion que vous faites, vous, en le lisant.  

En terminant, il n’y a pas juste sur le plan commercial que nous pouvons tirer des leçons, mais sur le plan humain également. La plupart d’entre nous ne pensaient que très rarement à aller voir nos grands-parents, mais regrettons maintenant le temps où nous pouvions le faire. Une fois que tout cela sera fini, pourquoi ne pas en profiter pour visiter tous ceux qu’on ne prend pas le temps d’aller voir, qu'ils soient des membres de la  famille ou de notre cercle d'amis (sauf si on est malade, on aura au moins appris ça !). On dit (trop) souvent qu’on a « pas le temps »… Cette quarantaine forcée nous fait réaliser la relativité de cette expression et à quel point on a tendance à se perdre dans le rythme effréné de la vie. Je crois qu’une des leçons à retenir de tout ça est qu’à l’avenir, il faudra PRENDRE le temps.

Paru le mercredi 15 avril 2020

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